Arbres à feuilles comestibles

J'ai personnellement testé pour vous les feuilles de :

Hêtre
Bouleau
Saule pleureur
Tilleul
Cerisier
Erable
Ronces
Cassis
Groseilliers

Elles ont fait l'objet de salades, ayant servi de bases soit seules, soit ensembles, cuites ou crues, avec et sans vinaigrette, et je n'ai noté aucune réaction physiologique.
Après, je suis pas médecin, ne conseille pas un régime alimentaire à base de feuilles d'arbres, et ne saurait pas garantir l'absolue sécurité de cette pratique (qui sait, y'a peut-être des réactions allergiques possibles)
En conséquence de quoi ne saurait être tenu pour responsable si le suivi de cette liste abouti à un soucis quelconque.


Généralement, j'ai retrouvé un goût de salade, avec quelques variations, mais pas... voilà, c'est pas la fête du goût.
Après, je clope depuis un moment, et mes papilles sont pas celles d'un gourmet, alors qui sait...

Toujours est-il que ces espèces endémiques se trouvent plutôt aisément sur tout le territoire, sous les 800 m à 1200 m d'altitude. Donc, logiquement il y a de grandes chances d'en trouver dès avril, et mourir de faim en forêt en été est absolument exclus.

Hêtre commun (Fagus sylvatica)
Famille des fagacées

Arbre pouvant atteindre 35 mètres de haut, pour une circonférence de deux mètres,
A feuilles caduques, entières et simples, de forme ovoïdes à l'extrémité pointue, à bords lisses et duveteuses (pour les jeunes feuilles), symétriquement nervurées par 5 à 8 paires, et au pétiole duveteux.
Ces pubescences sont le principal moyen de distinguer le hêtre du charme, tant les feuilles sont semblables.

En outre, le feuillage même mort reste accroché aux jeunes branches durant l'hiver, ceci afin de protéger les bourgeons filiformes et pointus, clairs des arbres.
Les branches poussent en zigzagant à chaque noeud, et portent un duvet tant qu'ils ne sont pas lignifiés. Au cours de ce processus, ils arborent des tâches ovales et claires sur les rameaux se colorant de couleurs foncées, tout en devenant plus glabres.

L'écorce des branches et des troncs est lisse, sobrement grisée, et de par sa finesse est fréquemment colonisée par toute une faune épithète : lichens, lierres grimpants, etc...

Le système racinaire est puissant, fasciculé et fréquemment traçant, car incapable de traverser des poches d'humidité ou de roches. Ainsi il favorise les mouvements horizontaux de l'eau, et est adventice.

Les fleurs de hêtre peuvent être mâles ou femelles sur un même arbre, et apparaissent juste après les feuilles, approximativement en mai, et se développent en châtons globuleux pour les fleurs femelles, portées par des pédoncules dréssés, tandis que les pédoncules mâles sont pendants, toutes n'ayant aucun pétales.

Les fruits du hêtre sont des faines, ovales, pointues, recouvertes d'une pellicule sombre, ce sont des graines comestibles, dont on fît des farines grossières, que l'on peut bouillir, griller, etc... , contenues dans des "bogues" qui éjectent les graines depuis l'arbre, en s'ouvrant en quatre pans.

Les hêtres aiment les sols calcaires à légèrement acides, supportent bien les sols superficiels, et sont communs à toute l'Europe, formant la majorité des forêts naturelles.
Ils apprécient une hygrométrie atmosphérique forte, mais necéssitent un sol draîné.

En outre, ils sont très dépendants des mycorhizes, et sont prédatés par toutes sortes de chenilles de papillons de nuit, mais son pire ennemi est le charançon du hêtre, qui peut tout à fait tuer un arbre adulte.

Bouleaux
Betula pendula

Famille des betulacées

Ils poussent généralement sur des terres acides comme calcaires, potentiellement secs, et se comportent comme des arbres pionniers.

Les bouleaux les plus reconnus sont des arbres de 10 m de haut environ, pouvant atteindre les 25 mètres, pour des troncs de moins d'un mètre, à port colonnaire, reconnaissables à leur écorce se développant par couches fines, se crevassant au fur et à mesure du développement de l'arbre, que l'on peut ensuite arracher en bandes, de sorte à obtenir une sorte de papier fin mais quelque peu rigide.

Leurs feuilles sont simples, caduques, triangulaires et dentées, lisses et glabres, aux nervures alternées, portées par des rameaux parsemés de verrues remplies de résine (d'où l'appellation de bouleau verruqueux)

Les fleurs sont des châtons allongés, et pendants, de 10 cm de long environ pour les mâles, dréssés de 3 cm environ pour les femelles, devenant  des fruits sous forme de cônes allongés et jaûnatres.

Le système racinaire est généralement traçant, et adventice, et les bouleaux drageonnent facilement. Afin de compenser cette tendance, ils sont généralement plantés par trios ou quatuors.

La résine des verrues des rameaux peut être extraite en les chauffant de façon à les éclater, le produit de ce procédé étant qualifié de poix. C'est une excellente colle.

Le Bouleau pubescent est un arbre hygrophile, poussant dans les tourbières, jouant le même rôle de colonisateur, se différenciant par une écorce plus sombre, des feuilles pubescente sur leur face intérieure, et ne présentant aucune verrue sur les rameaux.

Saule pleureur
Salix babylonica

Le saule pleureur est un arbre très connu pour son port, hygrophile, atteignant entre 10 et 20 mètres de hauteur, à l'écorce d'un gris plus ou moins sombre, épaisse et crevassée.

Ses feuilles sont caduques, lisses, alternes et lancéolées, d'une quinzaine de centimètres, finement dentelées, au pétiole court, portées par des branches fines, flexibles et tombantes, aux jeunes pousses jaunes ou blanches selon les variétés, rendant l'espèce envahissante de par sa facilité de marcottage.

De part son port ombrageant et cette propension à la reproduction par voie végétative, les saules pleureurs sont adventices, d'autant plus que leurs racines sont autant pivotantes que traçantes.

Ses fleurs sont des châtons jaunes, fins et recourbés, donnant le même port aux tiges fructifères, porteuses d'écailles renfermant les graines indéhiscentes.

Le chancre est friand du saule pleureur.

Les feuilles, comestibles, étaient aussi utilisées comme leurres pour la pêche au carnassier, tandis que les rameaux, de par leur flexibilité, peuvent être tressés comme de l'osier.

Cerisier des oiseaux
Prunus avium

Famille des rosacées

Le cerisier des oiseaux est un arbre au tronc droit et régulier, au port étroit dans la jeunesse, s'étalant avec l'âge, atteignant entre 10 et 25 mètres de haut.

Les feuilles caduques sont ovoïdes mais arrondies, dentées et aux nervures alternées, portées par des pétioles pouvant atteindre 7 cm, ayant à la base des feuilles deux glandes.

L'écorce est lisse, rosée, striée de bandes claires.

Les fleurs sont blanches, pédonculées, à 5 pétales et 5 sépales, poussant en petits bouquets, ne pouvant se reproduire par elle-même, ce qui favorise la diversification génétique.

Les racines sont fasciculées, mais non traçantes.

Ils sont héliophiles, et poussent sur des sols au ph neutre, poussant généralement de façon isolée, la dispertion de leur graine étant généralement assurée par les oiseaux.

Le puceron noir est un insecte friand des rameaux de cerisiers, et il est tout aussi fréquent de voir ses feuilles prédatées par des chenilles de papillons de nuit, mais ses principaux ravageurs sont des champignons et des animaux herbivores, particulièrement agressifs pour de jeunes arbres, notamment le chevreuil .

Les feuilles sont comestibles, tout comme les fruits amers, à la forme très connue (on parle de cerises...).


Une autre espèce de cerisier courante est le prunus cerasus, plus court (8m), aux feuilles plus oblongues mais aux pétioles plus courts (2cm environ), facilement drageonnant.
Ses fleurs sont autogames, quoiqu'aucune distinction immédiate ne soit possible, et les fruits sont acidulés.



Attention au prunus padus, le cerisier au bois puant, qui comme son nom l'indique, a une odeur désagréable, qu'il s'agisse de ses feuilles, de son bois (à l'écorce verruqueuse, sombre tachée de jaunâtre), ou de ses fleurs, produisant des cerises minuscules et aigres.

Erable champêtre
Acer campestris

Les érables peuvent atteindre entre 10 et 40 m de hauteur, à l'écorce grise et fissurée,

Les feuilles d'érable, caduques, sont toujours opposées et sont, dans la plupart des espèces, à nervuration palmée avec 3 à 9 nervures (plus rarement 13) dont la nervure principale au milieu. Elles sont particulièrement reconnaissables pour les canadiens, toute les feuilles des représentants du genre acer ayant cette forme, quoique les feuilles des érables champêtres aient d'avantages d'arrondis.

Les fleurs sont régulières, symétriques, en grappes ou panicules. Elles ont quatre ou cinq sépales, quatre ou cinq pétales d'environ entre 1 et 6 mm de long (inexistantes chez certaines espèces), de quatre à dix étamines de six à dix mm de long et deux pistils ou un pistil avec deux styles..

Les samares doubles sont une caractéristique que l'on observe chez tous les érables.
Le fruit de l'érable, appelé samare, est en forme d'hélice. La dissémination des graines est donc anémophile, et nécéssitent un temps de dormance.

Les racines sont souvent pivotantes, aux radicelles denses, et permettent à ces arbres de prospérer en sol sec, comme humide, préférentiellement riche. Etant neutrophiles, ils est courant de voir des graines n'ayant pas germées jusqu'alors se développer après un apport d'engrais, et jouent un rôle important de dépolluants des zones humides, comme l'herbe du bon soldat.

Héliophiles, ils se comportent comme des pionniers, et sont capables de prendre un port étal afin de compenser un manque de luminosité. Drageonnants facilement, ils sont considérés comme adventice de part leur propension à essaimer copieusement, et sur de très grandes distances, et à apparaitre dans les champs.

Le genre est extrêmement varié, et tous ont des feuilles comestibles.

Corylus avellana
Noisetier

Qui ne connais pas les noisettes ? eh ben les feuilles sont aussi comestibles !

Le noisetier fait partie des arbustes, de par sa hauteur avoisinant les 5 mètres, drageonnant facilement, formant des boules, aux rameaux souples : son bois, le bois de coudrier, a été très utilisé de part la vitesse de génération, et sa souplesse permettant de réaliser de nombreux artefacts, notamment les baguettes de sourcier, des traverses de charpente, des objets de vannerie, etc...

Son écorce marron est plus ou moins sombre, généralement lisse,

Ses feuilles sont cordées (en forme de coeur), dentées, pointues,

Ses fleurs, parmi les premières à sortir, en même temps que les premières fleurs de pissenlit, sont des châtons jaunes, pendants pour les fleurs mâles et dressés pour les fleurs femelles.

Le fruit... eh bien ce sont les noisettes... botaniquement parlant, des akènes, à la coquille dure enfermant une seule graine, une amande évidemment comestible, avec à sa base une bractée plus ou moins enveloppante, dentée.

Le noisetier est très rustique et commun dans toute la France, sauf au littoral méditerranéen. On le rencontre le plus souvent en lisière des bois, dans les taillis et les haies, sur les terrains carbonatés et acides.
C'est une espèce de plaine, collines et montagnes jusqu'à 1 700 mètres d'altitude.

Accessoirement, on trouve des noisetiers truffiers