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De la sélection variétale

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De la sélection variétale Empty De la sélection variétale

Message par Maluco Mar 10 Mai - 11:45

Sans entrer dans les détails de la génétique, il faut parler de la sélection variétale :
Le but n'étant pas de créer des variétés a des buts commerciales comme monsanto ou syngenta, mais d'adapter au milieu les plantes que vous voulez voir proliférer sur votre terrain, dans le but de les naturaliser, de mieux les contrôler, de les voire développer des résistances à des ravageurs, au stress hydrique, au gel, etc... C'est-à-dire de répondre à des problématiques propres à vos cultures, et de contrôler la diversification des espèces.

Pour certains, c'est un acte répréhensible, puisque ce contrôle est le plus invasif que l'humain puisse exercer, et il y a là une source de débats interminables sur le bien-fondé de la pratique, car adapter une plante exogène à un milieu jusqu'à la rendre capable de se naturaliser peut entrainer la création de plantes invasives, et dénaturer le milieu, tandis que les pro-sélection vont défendre le point de vue selon lequel il n'existe déjà plus de milieu naturel, et que la pratique de la sélection variétale est une alternative naturelle et ancienne à la pratique de la modification génétique par voies virales.

Une star de la sélection est Pascal Poot, qui prétend avoir réussi à donner naissance à des tomates ne nécéssitant pas d'irrigation. Et c'est un très bon exemple de ce qu'est réellement la sélection variétale.

Car avant de sélectionner, il faut pratiquer, et les plants de tomates nés des expériences de Mr Poot sont adaptées au milieu climatique où elles sont sélectionnées, et aux pratiques culturales de leur sélectionneur. Elles ne répondent en aucun cas aux problématiques sibériennes de froid, et si leur résistance au stress hydrique est avéré, cette résistance est concaténée à la pratique de buttage des plants.

Ensuite seulement intervient la sélection : les plus beaux fruits des plants répondant le mieux aux objectifs de la sélection sont choisis, et leurs graines feront l'objet de reproduction, avec l'espoir de voir transmis les caractères voulus.

Lorsque la sélection se fait en aval, et que l'on choisit les parents avec l'espérance de répondre aux problématiques, on parle alors d'hybridation. La plus célèbre famille ayant été différenciée via hybridation est celle des cucurbitacées.
Dans ce cas, on choisit les parents, et lorsque les fleurs femelles sont développées mais encore fermées, on les pollennise artificiellement (au pinceau le plus souvent) avant d'ensacheter les fleurs femelles afin de s'assurer que les seuls parents possibles sont ceux voulus.

Dans les deux cas, sélection ou hybridation, on est relativement surs que les caractères voulus seront présent dans la génération suivante. Néanmoins, on ne peut assurer que les enfants de cette génération seront identiques à leurs parents : on parle d'hybrides F1, première génération d'une variété "nouvelle", mais non- fixée. Elles sont propres à la reproduction, les enfants de salades rouges F1 seront bien des salades, mais on ne peut assurer qu'elles resteront rouges sur plusieurs générations.
C'est lorsque l'on peut assurer que les caractères voulus seront présent sur plusieurs générations que l'on parle de variété fixée.

Il faut donc être très clairs : même Kokopelli vend des graines de variétés F1, lorsqu'ils vendent des graines de variété non-fixées issues de la première génération de croisements, et lorsqu'ils vendent des variétés sélectionnées récemment, comme les salades rouges de Franck Miller, des F1 sont intervenues dans le processus, et il en va de même pour Mr. Poot.


Comme dit plus haut, la pratique de la sélection variétale est ancienne, et à force de pratique, de nombreux légumes ont été développés : Les aubergines noires, les tomates sibériennes, les chicorées, les épinards, les artichauts... Le livre "L'histoire des légumes" de Georges Gibault relate l'histoire d'une partie d'entre eux, et illustre bien l'histoire ayant amené la laitue vireuse à devenir nos salades, ou le pissenlit à devenir chicorée, et donc a pratique soutenue de la sélection.

Très concrètement, comment se pratique la sélection empirique, jugée la moins intrusive, et la plus opposée à la manipulation génétique :

Il faut d'abord, évidemment, faire pousser ses légumes Very Happy
Les plus beaux d'entre eux, c'est-à-dire ceux ayant répondu le mieux par voies naturelles aux problématiques du terrain et du cultivateur, sont laissés à monter en graine, et ne seront pas consommés.
De cette façon, l'humain se comporte en prédateur comme le loup avec ses proies, en consommant les plants malades, attaqués par les ravageurs, gelés, etc... c'est-à-dire aux plus faibles, et à ceux qui ne répondent pas aux critères voulus : si l'on cherche a obtenir des variétés précoces, on laisse les premiers plus beaux fruits et les premiers plus beaux plants se reproduire, idem pour obtenir des plants tardifs, ou plus grands, etc...

Les semences finalement obtenues seront mises à produire, et la mécanique recommence, de sorte à obtenir petit à petit des plants toujours plus semblables à ce que l'on recherche.

De façon générale, il s'agit de mettre en pratique de façon raisonnée a théorie de l'évolution.
Ce que font instinctivement les loups en laissant les plus vaillants cerfs proliférer, l'humain le peut consciemment.

Un bon exemple de la sélection inconsciente est celle de l'écureuil terrestre de californie, et de son prédateur reptilien, le crotale :
Les serpents chassent grâce (entre autre) à leur venin. Les écureuils développent (entre autre) des anticorps pour y faire face.
Les écureuils les moins résistants meurent prédatés, les serpents les moins virulents meurent affamés.
Les écureuils survivants sont de plus en plus résistants, les serpents les plus virulents sont de plus en plus virulents.
Ceci dure depuis si longtemps que le venin de ces serpents tuent à coup sur un buffle. Mais pas un écureuil.

C'est le mécanisme naturel de la sélection des espèces.


Pour ce qui est des OGM, je ne saurais pas en parler avec autant d'acuité que le conférencier suivant :

Maluco
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